Dialoguer pour agir,  Formations

Formation des moniteurs (3/3)

 

 

Intervention pour la formation des monos pour

« LE CULTE DES ENFANTS »

Vous trouverez dans cet article un récapitulatif d’un enseignement partagé durant la formation des moniteurs de « l’école du dimanche » de l’église de Saint-Denis, qui a eu lieu le vendredi 11 et Samedi 12 septembre 2015. Nous avons eu aussi la participation des Formateurs de L’AJEF (Aumônerie de la Jeunesse, de l’Enfance et de la Famille)

« 3 Besoins clefs pour la construction d’un enfant »

Amour – Instruction – Réprimande

Dans l’article précédent nous avons développé le deuxième point: l’Instruction. Nous allons voir maintenant le troisième point:

3. La réprimande

« Celui qui se souvient de la correction prend le chemin de la vie, mais celui qui oublie la réprimande s’égare. » Proverbes 10 v.17

La bible nous enseigne clairement que nous devons reprendre l’enfant quand il faute de peur qu’il s’égare. Ne pas réprimander un enfant c’est le laisser croire qu’il peut tout faire à sa guise. Or au fil de sa vie il sera confronté à des règles (milieu scolaire, professionnel, familial)

Réprimander : Reprendre avec autorité.
Sanctionner : Infliger une mesure pour l’inexécution d’un ordre donné ou le non-respect d’une instruction donnée.
Corriger : La réprimande et la sanction vont aider à corriger l’enfant, à lui permettre d’adopter un autre comportement plus adéquat. C’est aussi infliger un châtiment corporel.

 4 Principes pour une réprimande constructive:

Réprimander après avoir instruis

La réprimande vient après l’instruction et pas avant parce que l’enfant ne pourra pas la comprendre et lui donner du sens. C’est pour cela qu’il est important de démarrer l’année avec les règles de vie du groupe et de les répéter assez souvent en cas d’absence d’enfants. On peut même reprendre en rappelant la règle et prévenir d’une éventuelle sanction pour la suite.

Réprimander dans l’amour

Avec tendresse : on n’est pas obligé de systématiquement crier pour reprendre un enfant, d’ailleurs cela peut permettre d’élever la voix si l’enfant continue à désobéir et marquer ainsi son mécontentement.

Avec un intérêt pour l’enfant : gardons en tête que lorsque nous reprenons l’enfant c’est pour qu’il apprenne des principes de vie et non pour satisfaire notre ego. On doit aussi garder une cohérence, la réprimande ou la sanction ne doit pas dépendre de notre humeur.

Sans dévaloriser ou humilier l’enfant : Les paroles que l’on va utiliser pour réprimander sont très importantes. Attention de ne pas confondre l’être et le faire ! dire ou faire une bêtise/méchanceté est différent d’être stupide ou méchant. La Bible nous parle de la puissance de la langue, elle peut bénir ou maudire. Et dire à un enfant qu’il est nul sans arrêt, par exemple, c’est l’enfermer dans une suite d’échec toute au long de sa vie. « Pères n’irritez pas vos enfants, de peur qu’ils ne se découragent. » « Et vous pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les instruisant selon le Seigneur. » Ephésiens 6 v.4 Colossiens 3 v.21

Réprimander avec équité

Dans le groupe il y a souvent des enfants plus agités que d’autres et on peut avoir tendance à les réprimander et sanctionner plus que les autres. L’enfant sera sensible à la manière dont on le reprend en comparant avec son camarade qui aura fait la même bêtise. Evitons de rappeler à l’enfant les bêtises du passé (qui sont normalement réglées et pardonnées) surtout si elles ne sont pas en rapport avec celles du présent.

Réprimander avec fermeté

Si les enfants ont besoin d’amour ils ont aussi besoin de fermeté, d’autorité. Pour se montrer fermes les moniteurs doivent, en autre, tenir leur sanction : une sanction dite = une sanction faite. Si le moniteur n’a pas l’intention d’appliquer la sanction alors il ne la dit pas car elle devient une simple menace ou du chantage, ce qui n’a pas le caractère instructif d’une sanction. De plus s’il reprend un enfant pour une chose, tous les autres doivent l’être aussi, il doit donc être ferme sur la durée aussi.

 

La sanction    

Comme la réprimande, la sanction ne doit pas être humiliante mais instructive. Elle peut se réfléchir en binôme ou en groupe pour plus de précaution, ça peut éviter de sanctionner selon nos humeurs. Est-ce qu’on sanctionne l’enfant en le mettant debout devant tout le monde ? Derrière ? Les mains sur la tête ? On le sort de la pièce ? Il sera chargé de ranger les chaises ?… Est-ce que l’on prévient les parents ?…

 

La correction corporelle

Dans notre société actuelle, frapper son enfant est devenu un débat énorme qui a fini par laisser place à une loi qui interdit les châtiments corporels dans 27 pays sur 47 membres du Conseil de l’Europe (44 au total). En France la question court toujours…

Pourtant, dans la Bible, on constate que la correction est parfois associée à la verge (un bâton) qui parle de châtiment corporel, et elle semble être bénéfique pour l’enfant. Encore faut-il qu’elle soit utilisée avec sagesse amour et instruction par les parents…

« N’épargne pas la correction à l’enfant ; si tu le frappes de la verge, il ne mourra pas. » Proverbes 23 v.13

« La folie est attachée au cœur de l’enfant ; la verge de la correction l’éloignera de lui. » Proverbes 22 v.15

« La verge et la correction donnent la sagesse, mais l’enfant livré à lui-même fait honte à sa mère » Proverbes 22 v.15

Pour les moniteurs le débat n’est pas nécessaire, il est clair qu’on n’utilisera aucun châtiment corporel pour reprendre un enfant qui nous ai confié.

 

Conclusion

Ces connaissances vont nous aider à bien appréhender notre groupe d’enfants selon leur âge et à bien prendre en compte que notre investissement dans ce service est très important. Il ne s’agit pas juste de permettre aux parents de passer un temps de culte plus agréable mais de permettre aux enfants de passer un temps agréable dans la présence de Dieu, un temps adapté à leur compréhension où l’intérêt se porte sur eux et non sur les adultes.

Ces 3 besoins clefs bien pris en compte laissent place à 3 apprentissages clefs : Honorer, Ecouter et Obéir : Une fois que les enfants se sentent aimés des moniteurs, qu’ils sentent que ces derniers prennent plaisir à les instruire, ils sont prompts à respecter leurs moniteurs, donc à prendre le temps de les écouter et de leur obéir. Il en est de même pour les parents. Ces besoins et apprentissages clefs sont à comprendre comme un cycle qui se répète sans arrêt, les parents, ni même les moniteurs, ne doivent rien prendre pour acquis.

Johanna Gastine

Psychologue Clinicienne chrétienne

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