Les enfants,  Mieux se comprendre,  Mise en avant

Valoriser les initiatives de mon enfant

Introduction

Bébé grandit et parfois, décide de faire seul, comme un grand. Le rôle des parents sera, alors, de trouver comment accompagner au mieux son enfant lors de ses différentes prises d’initiatives. Les valoriser c’est développer, à la fois, la VOLONTE et la CAPACITE de FAIRE. Ce qui se résume en un seul mot : l’AUTONOMIE.

 

Reconnaître les initiatives pour les valoriser

Qu’est-ce qu’une initiative ?

Voici l’une des définitions de l’expression  « prendre des initiatives » d’après le dictionnaire Larousse : Action de faire quelque chose de soi-même, sans recourir à l’avis, au conseil de quelqu’un d’autre.

Pour valoriser un comportement, je dois avant tout le reconnaitre. L’enfant prend des initiatives lorsqu’il décide de faire quelque chose alors que l’on ne lui a pas demandé. Au début, il commence par des actes de la vie quotidienne, liés à ses besoins, ceux des parents ou liés à la maison (tâches ménagères).

Au début (moins de 3-4 ans), l’initiative est prise surtout pour imiter les parents. L’enfant est plutôt dans l’apprentissage des actes : « Léo ! Qu’est-ce que tu fais ? » « Comme papa ! » Puis il prend des initiatives pour aider les parents : « Margot qu’est-ce que tu fais ? » «  Ben je t’aide ! »

 

Comment valoriser les initiatives de mon enfant ?

Voici trois situations :

Vous avez l’habitude de lui donner à manger car « il n’est pas encore assez grand pour manger tout seul ». Mais un jour, vous tournez la tête juste deux secondes, juste assez pour qu’il prenne la cuillère et qu’il la mette, tant bien que mal, à la bouche. Une, deux, trois bouchées, il y en a plus sur la table et sur son bavoir que dans la bouche.

Bébé sait marcher maintenant, et lorsque que vous mettez le couvert avant de manger, pour faire comme vous, il va dans le placard prendre une assiette et un verre.

Votre enfant est plus grand. Voyant que vous venez de passer l’aspirateur dans votre chambre, il le prend pour le passer dans sa chambre, pour la première fois. Celui-ci est lourd, bien plus grand, que lui, mais il y met toutes ses forces.

Comment réagissez-vous ? (Prenez un temps de réflexion)

 

Voici quelques pistes de réflexion :

 

Valoriser c’est laisser faire : Je le laisse me montrer ce qu’il compte faire. Souvent on arrête l’enfant en lui disant : « C’est moi qui le fait, tu es trop petit ». Or, comment va-t-il le faire une fois grand s’il ne commence pas à apprendre à le faire? Et comment développera-t-il la volonté de le faire si, lors de ses premières tentatives, on lui a dit de ne pas le faire ?

Valoriser c’est rester centré sur la volonté de faire et non sur le résultat : Je relève et valorise la prise d’initiative quel que soit le résultat. Ce qui peut éviter à l’enfant, une fois plus grand, d’avoir peur d’échouer. Bien sûr, l’idée n’est pas de mentir si la chose n’a pas bien été faite, mais de relever, en priorité, la volonté de faire. Pour l’aspirateur, je vais encourager l’enfant car il a décidé de le faire de lui-même et non pas parce que c’est bien fait.

Valoriser c’est encourager : Avec des paroles valorisantes, je montre à l’enfant que j’ai pris note de son initiative et que je suis content de ce qu’il a fait (l’action, pas le résultat) : « C’est bien mon (ma) chéri(e) ! Tu m’aides! » « Je suis fier de toi ! ».

Valoriser c’est accompagner : Je fais tout ce que je peux pour l’aider, sans faire à sa place bien sûr. Pour le repas, je peux protéger au maximum le périmètre (table, vêtement et sol) pour anticiper une autre initiative. Pour le couvert, je peux lui donner son assiette puis son verre qui sont sans doute moins lourds et en plastique donc moins dangereux pour lui.

Valoriser c’est lui laisser du temps et accepter les petits désagréments : Pour un parent, le mot d’ordre c’est « vite et bien ! » Mais pour un enfant, l’objectif est tout autre. Par conséquent, je prends sur moi pour accepter que le repas prenne 30 minutes au lieu de 15 et qu’il faille repasser le balai, voire la serpillère pour la énième fois dans la même journée.

 

Initiatives et développement psychomoteur

Au cours de son évolution psychomotrice, l’enfant apprend à mettre en lien sa pensée, son désir et sa capacité motrice. Par exemple, un bébé n’ayant pas encore assimilé la marche, pour avoir l’objet de son désir, tendra le bras pour le désigner afin que l’adulte le lui amène. Une fois qu’il marche, plus besoin de qui que ce soit ! Il file, et parfois très vite, vers l’objet qui l’intéresse.

L’enfant évolue sur plusieurs plans en simultané. On peut voir notamment, une évolution physique (ses muscles s’affermissent), motrice (il peut à présent marcher), cognitive (il prend conscience qu’il faut se déplacer) et psychologique (il développe sa subjectivité en tenant compte de son désir).

La prise d’initiatives va s’appuyer sur ces évolutions simultanées. Ses capacités évoluent, il a donc besoin de les mettre à l’épreuve pour mieux les comprendre. Pour cela, il reproduit les comportements des adultes.

 

Initiatives et développement de soi

N’oublions pas qu’un enfant est un adulte en devenir et qu’il passera par un temps de crise qu’on appelle l’adolescence. Nous devons toujours garder en tête que le temps de l’enfance est un temps fondateur dans la construction de l’être humain. Bien sûr, tout ne se détermine pas une fois pour toute, mais beaucoup d’enjeux psychologiques se jouent. Ainsi valoriser les initiatives de l’enfant permet de renforcer :

  • L’estime de soi : L’enfant intériorise une image positive de lui : « Je suis gentil, je fais plaisir, mes parents sont fiers de moi »
  • La Confiance en soi : Il s’estime, alors, capable et n’a pas peur de l’échec : « Je peux le faire, je vais y arriver » «Et si je rate, je recommence !» 
  • La capacité de faire preuves d’initiatives : Estime de soi et Confiance en soi vont, au fur et à mesure, lui permettre de prendre d’autres initiatives en tant qu’enfant, adolescent et, plus tard, en tant qu’adulte.
  • Son autonomie : quand on valorise un enfant qui prend des initiatives, celui-ci recommence encore et encore car il prend plaisir à faire plaisir et en retire une très grande gratification (parfois bébé attend le « bravo !» des parents avec impatience). Il développe alors la volonté et la capacité de faire les choses car il apprend et s’améliore au fur et à mesure. Les initiatives portant très souvent sur des tâches de la vie quotidienne, l’enfant aura de plus en plus de faciliter à faire les choses simples du quotidien seul car il aura été encouragé à les faire.

 

Conclusion

Valoriser une prise d’initiative est essentiel dans le développement de l’individu qu’il soit encore enfant ou déjà adulte. En effet, on retrouve les mêmes mécanismes chez les adultes en situations nouvelles : un nouveau job, le début d’un mariage, les débuts en tant que parents, etc. L’adulte explore de nouvelles capacités, prend des initiatives qu’il devra renouveler encore et encore. Mais s’il se sent ignoré, dévalorisé, et constamment repris, il cesse toutes initiatives, ne répondant plus qu’aux demandes extérieures.

 

Et dans la bible ?

Connaissez-vous le récit de David et Goliath? Lisons dans 1Samuel chapitre 17

David est un jeune garçon quand son peuple est en guerre avec les philistins. L’un des leurs, Goliath, un géant, défie le peuple d’Israël en disant: « Choisissez un homme qui descende contre moi ! S’il peut me battre et qu’il me tue, nous vous serons assujettis; mais si je l’emporte sur lui et que je le tue, vous nous serez assujettis et vous nous servirez. » v.9

Bien qu’il soit le plus jeune de sa famille, David prend l’initiative de se proposer pour le combat, confiant de la présence de Dieu dans sa vie. Sa famille et le roi sont contre cette idée, mais David, lui, reste confiant : « David dit à Saül: Que personne ne se décourage à cause de ce Philistin! Ton serviteur ira se battre avec lui. Saül dit à David: Tu ne peux pas aller te battre avec ce Philistin, car tu es un enfant, et il est un homme de guerre dès sa jeunesseDavid dit encore: L’Éternel, qui m’a délivré de la griffe du lion et de la patte de l’ours, me délivrera aussi de la main de ce Philistin. » 32-37

Le roi Saül veut, alors, l’aider en lui procurant une armure, mais David n’étant pas soldat n’est pas habitué à en porter une. Il décide, donc, d’affronter Goliath avec ses propres capacités (en tenant compte de sa personnalité) et sa foi en Dieu et sort vainqueur du combat : « Il prit en main son bâton, choisit dans le torrent cinq pierres polies, et les mit dans sa gibecière de berger et dans sa poche. Puis, sa fronde à la main, il s’avança contre le Philistin… Il mit la main dans sa gibecière, y prit une pierre, et la lança avec sa fronde; il frappa le Philistin au front, et la pierre s’enfonça dans le front du Philistin, qui tomba le visage contre terre. » v.40-51

Par sa détermination et sa foi David libère le peuple de cette oppression. On peut constater qu’il n’a pas été encouragé par son entourage (son père envoie ses frères mais pas lui, le roi lui rappelle son jeune âge). Il faut savoir aussi que David n’était pas entraîné pour le combat contrairement à ses frères et les autres soldats. C’était un berger. Mais il tira sa valeur de sa confiance en Dieu: « l’Eternel qui m’a délivré… me délivrera aussi… »

On n’a pas toujours les encouragements qui nous poussent en avant. Ce qui peut entraîner une mauvaise image de soi et un manque de confiance en soi. Mais Dieu est celui qui sait nous encourager et nous accompagner en toutes choses et en toutes situations, alors pourquoi ne pas prendre l’initiative de faire un pas vers lui ?

Psychologue Clinicienne chrétienne

11 commentaires

Laisser un commentaire